*Sans titre*

L'inspiration s'éfaufile et mes heures se rendent misérables.

Des rythmes cadencés par les néons esseulés, je m'achemine vers la sclérose un peu plus chaque jour. L'esprit d'accomodement a fait du troublion que j'étais un acquêt de fortune au vernis usé.

J'écaille et ma plume s'ankylose. J'oublie jusqu'au vers de la paume dans laquelle j'ai tant voulu croquer. L'imagination en berne, tête basse, voûtée sous les ombres des oriflammes asphyxiant de la perpétuelle réalité.

A quoi bon lutter ? Le destin m'a voulu poète éphémère, messie de papier et de passage, fauché par la trame itérative quadrillée par d'omnipotentes fréquences que je n'ai jamais pu capter.

Mon lambrusque tourne au vin aigre, l'exaltation est une vieille amante que l'on désire percevoir sur un quai embrumé, le teint balsamique et les yeux emplis de l'espoir égaré.

Figé, solennel mais impassible, mon accoutrement journalier est une queue infrangible, érigée sur l'autel de la robustesse pour ne jamais plier et ne jamais rompre, je suis la queue bien dure qui enfile les trous comme le fil enfile les châs, une bite bien virile prête à fendre des milliards de culs pour affirmer au monde sa volonté de puissance.

Fascinus bien droit, faisceau nerveux tendu à la répétition des prophéties, tes formes génèrent mon flux et mon flux module tes formes mais voila au fond du con un néant moite à la fragrance inexistante.

J'adule l'exilé du jardin des tuileries se promenant bras dessus-bras dessous en compagnie de madame mère les après-midis d'automne, sa verve illimitée ayant trouvé en moi un terreau aussi fertile que malsain, je reconnais en Caton l'ancien le métayer sénile que j'aimerais devenir et je sacralise ce vieux birbe solitaire qui regarde le Main s'étendre jusqu'à l'horizon en se demandant ce qu'il va offrir en pâtée à son foutu cabot.

Que l'enchevêtrement semble biscornu pour les âmes constantes que j'ai connues et que vous êtes! Je mène une existence fade, sans entrain mais sans heurts et qui connaît maintenant les prémisses de son épilogue.

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Vieux con à 26 ans.

Histrionne en maraude, je sillonne les présages
Engloutis dans les flots la cambrure de mes rages
Et je ronge le frein de l’ennui qui s’érige,
Ce péché apocryphe de la bible des stryges

Une nef inutile sur des mers atoniques
Brasse l’humus humecté de mes jours qui s’étirent.
Un fog inébranlable pour visqueux acolyte
Je traîne mes vergues longues aux ventouses de saphir

Les jusants m’ont usée jusqu’aux hardes sanglantes
Ma peau d’enchantement fuit en folle débandade
Tue moi, vieille baderne, néréide malade
Que je parcourre l’amer en vagues amarante

J’aspire à me noyer par mes pores en béance
En hymnes immaculés de labiles constances
Alacre et infectée, jouissant des déchirures
Je façonne la débauche en litanies pures

Songez, à reculons ce qui eut pu fleurir
Si j’avais pu cueillir sous le pied d’Altaïr
D’étranges perceptions, moi, catin épigone
Lovée sur le rocher de la fragile Hésione

Mes muscles se sont dissous dans un cri de paresse
J’instille dans mon mouvement l’inertie des fauves