l y avait, ce regard famélique, immobile et cabré sous son masque impavide. Une clameur efflanquée d’écume frustration.
Un regard prédateur mais crucifié, rivé sur lui comme un refrain salace.
Trop d’autres regards, d’ombres infirmes, humides, visqueuses en demi-teinte, tout aussi affamés…
Surnuméraire regard, vaincu d’avance, claudicant dans le vide macabre suffocant de la foule…
Ce nombre-foule inique briseur d’identité, qui décime d’une faux cheminant dans l’arbitraire choix, d'une implacable sentence, d'un silence déloyal. Combien de fois l'a t-il aperçu, dédaigné, ce désir-supplique, cerné de rage, extirpé de vieux rêves primates… Désir, berceau-cercueil de notre essence, taillé dans le brut du silex, éructeur de fantasmes, antique et terrifiant…
Mais tant d’hésitations sécatives en son for… L’alcôve asphyxiante l’a ravit à lui-même…
Et perdu dans un hypothétique ailleurs, une autre goutte a glissé dans son corps, offert à la tendresse nonchalante…
Sur l’oreiller du sommeil, il le poursuit encore ce regard famélique. Sa frustration l’emplit… Il cogne sous son crâne comme une vieille rancune fichée dans la mémoire. Il devient ce regard tellement il le possède…
Il aimerait aujourd'hui l’assouvir, ce désir vieux de 3000 ans, endolori par le temps hâbleur. Mais il est trop tard…
Ainsi est-il, transparent au présent. Il se nourrit et vit en effeuillant ses spectres, languissant d'une offrande qu'il n'a pas su saisir…