Ils m'ont sorti de mon sac gestationnel malgré mon désaccord clairement exprimé. J'ai alors réalisé qu'on ne passait pas en ce monde pour réaliser seulement ce que nous dictait notre désir. Cette sortie hors de l'eau m'a fait connaître les bienfaits des ténues reliques de mon passé. Ce sont les instants les plus humides subsistant à cette misérable vie qui m'échut. je veux parler des douceurs dans la bouche qui salive, des plaisirs licencieux partagés comme la fellation, la succion du corps d'autrui, la pénétration vaginale et anale lorsqu'elle est bien faite, les caresses au bain ou sous la douche, et les doux propos humides et tendres qui peuvent s'échanger entre individus bien fait.
Je suis né entre trois pierres moussues et une dune ventée. Enfant, je me nourrissais du sein de ma mère, de chair d'oursin et du beurre orange des vaches qui broutaient l'ajonc et la bruyère. Etait ce malgré tout bien la peine?
Devenu homme je vis de passions et d'impromptues saveurs. j'aime toujours autant la douceur des seins des femmes et leurs épineux désirs...lorsque je ne retourne pas sous les eaux savourer les bienfaits de ma solitude onanique.
Ah bon? Il fallait se présenter...excusez moi!
Je suis un homme de 35 ans en prise avec lui même.
Je suis une paramécie dans un bouillon clair.
Je suis un sexe en érection cherchant une bassine de glace pour débander.
Je suis un fauve un carnivore insatiable et maladif.
Je suis une sorte de pendule indélébile.
Je souhaiterais mourir d'en avoir trop dit et être enterré dans un cimetière secret sous un bois.
J'aimerais qu'après ma mort, des jeunes filles nues habillées d'un collier de fil rouge et d'une perle de jade viennent la nuit sur ma tombe goûter à la terreur mutuelle de l'orgasme saphique.
Fin