EGO4 (Ecrin des Gouffres et de l'Or)
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 Enchâssés

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Coronis
Fils/Fille d'Hermès
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Coronis


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Date d'inscription : 23/11/2006

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MessageSujet: Enchâssés   Enchâssés EmptyJeu 30 Nov - 1:03

Aoriste & Coronis




Il fait sombre ici; Une lampe
faiblarde et haut placée éclaire trop insuffisamment la pièce...
Des visages que l'on distingue à peine et des mains tâtonnantes émergent de chaque recoin d'ombre, multipliant les attouchements au fur et à mesure que j'avance. Muettes approches, exhortation à de ludiques étreintes. Les corps s’entassent les uns contre les autres, les os craquent dans des gestes trop amples.

Partout la main presse l'entrejambe, la cuisse réclame des faveurs cutanées.
Les ongles lacèrent les épidermes comme des vêtements superflus, tous tendus à rompre et les ventres lustrés de sueur, crépitant sous l'incessant tremblement des membres…

L'agitation fait bouger le lampadaire au plafond, sa lumière pérégrine
éclairant, tour à tour, nos traits blafards, ahuris, insinuant dans les iris
des lueurs aguicheuses.
Pour jouir d'une vision plus ample, il me faudrait un angle de vue décalé, une
myopie légère de l'éloignement et la désaffection de contextes gênants...
Voyeurisme, obscène parce qu'insoupçonné... En retrait ? Difficile ! Ces sexes épanouis, inflexibles, disproportionnellement visibles, me cernent entièrement, disparaissent, réapparaissent avec la délicieuse rigueur d’une cime crevant un nuage de pluie, des bras m'enserrent et me caressent...

Jouir de leurs ébats, dans la mêlée.

Je plisse les yeux; une transposition surnaturelle m’en travestit la vision,
m'isole loin de ce lieu, des amants et paradoxalement les fond à moi, à moins
que je ne les devienne. Ma main droite sous le coton de mon slip… ne renoncera pas que je n’aie terminé mon geste...

C'est alors que je t'aperçois; c'est bien toi en effet détaché de la masse,
occupé plus loin à servir un épieu exigeant... Pour peu, le fou rire m’eût disloqué... Toi ici !

Si j'avais connu tes déviances, si ma réserve, la timidité contractée à ton
aura épiscopale et le peu d'expérience que j'ai dans le domaine, ne m'avaient
contenu à une distance aussi précautionneuse...

Mu par une intuition, ou touché par mes yeux accrochés à ta nuque, tu as tourné la tête. Je baisse légèrement la mienne afin de ne pas rencontrer ton regard...

Tu m'as reconnu, je peux te sentir te poser sur mon front à distance, avec la stupeur des forêts incendiées.

Feindre t'ignorer, c'est t’observer davantage encore, sachant exactement où tu trouves à chaque instant. Je scanne d'un regard dérobé à ta vigilance chacun de tes mouvements... Tu approches à présent…

Les volutes de sueur âcre coulent insidieusement le long des commissures écartelées par l’impassible mouvement de va-et-vient, tensions que tente d’absorber péniblement cette mâchoire malmenée et transformée en un rictus figé, offrant un plaisir fugace. Mes mains glissent et déforment les tas de sanies éructées de ces corps bruyants et rompus de spasmes salvateurs. Elles rattrapent maladroitement ce corps plié, déformé dans un de ces fondements intimes par cette colonne de chair gigantesque munie d’une pierre enflammée et infatigable qui tarde à apporter l’ataraxie de la communion extatique tant désirée.

Instinct, prémonition ou relents de foutre éventrés de ces sycophantes de
l’ombre, le geyser tarde à abreuver cette corne d’abondance d’occasion qui se détourne alors soudain de ses fonctions initiales et tressaille vers l’avant
parmi ses isthmes d’entrejambes frénétiques pour d’un bond, fièrement se
relever et scruter d’un regard reptilien l’exuvie future tout en délaissant
ainsi l’hoplite désabusé et son faisceau turgide se satisfaire des râles
glauques étouffés.

Apparence frileuse d’un regard hagard qui s’incline avec déréliction vers ses
mains herculéennes mais tremblantes qui s’accrochant impitoyablement sur ce tissu sur lequel se dessine un membre énorme, splendide démesuré, droit et rond comme une colonne et déjà pourvu de vibrations insensibles comme un battant de cloche prêt à se mettre branle qui frémit déjà de plaisir le long de son ventre, presque à la hauteur de la poitrine, d’une pulsation sourde et
saccadée.

Ton épiderme nu s'est doté de quelques angles chétifs, s'est enténébré !

Satisfaire aux multiples faims de ton abdomen dévoreur... Névrotique, mes
spasmes suspendus dévorent littéralement ma chair atteinte...
Guidée par un sens mystérieux ou des directives muettes nous reconnaissons
notre essence aux stigmates empathiques qui agitent nos corps et nos sens hauts perchés...

_J'en avais envie depuis longtemps...
_ Moi aussi

(...)

Demain, nous reprendrons nos uniformes et nos hiérarchies respectives. Je
t'apporterai ton café et tu me tendras nonchalamment les documents à traiter.
Baisseras-tu les yeux, lorsqu'emplies de fougue insinuante, mes pupilles se
ficheront dans les tiennes ?
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