[Avec Ibogaïne]
À la sorgue les corps se feront ondulants
Je suis à vous, Monsieur, pour ce tango sublime
Qui me pousse impudente à genoux à vos rimes
Et me relève leste et les lèvres en sang
Face à vous, l'oeil humant j'ai accusé vos mots
la vision m'écumant de la génuflexion
Madame, par la taille, je saisis vos vers nus
sentez-vous animale le souffle contenu
qui s'enroule en échos pénétrant d'intention
sous vos paupières closes, imprimant le tempo
Pied à pied, vous, vos mots, au rythme lancinant
Du premier abrazo, au feu qui s'envenime,
Aux regards licencieux aux creux d'où je m'abîme,
Je m'abandonne et meurs jusqu'au prochain élan.
Corps encore, imbriqués, suspendus à l'air dense
pénétrés, conquérants, sous la chape cognant
de vibrati suaves constellant la transe
et votre échine mue par l'intense insolent
Enfin, ça me remue ! Allez, emmenez-moi !
Ce trouble coercitif à mes reins posé
Met la fièvre à mes tempes et déjà le vertige
Les brûlures de vos yeux me font femme-lige
Les distances s'émoussent et nos mots abrasés
N'ont plus qu'un pas à faire à contretemps d'émoi
Les étreintes plaquées, vos remparts affaissés
c'est un paso brutal qui fier vient les flatter
déchirant impétueux le ténu voile noir
qui le tango et son reflet dernier sépare